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Las Bardenas Reales  : Couleurs et Lumières

Séjour de randonnées – RandoCool (Charleroi, Belgique) du 7 au 19 septembre 2018


Après un voyage sans histoire depuis Charleroi, notre point de chute sera la Alberca de Arguedas, à la porte des Bardenas, pour un superbe séjour d’une semaine de randos !

Un petit mot pour les recettes que nous aurons le plaisir de déguster à la Alberca : elles témoigneront d’une recherche de la typicité bardenera (travail lourd, revenus légers, peu de viande, récupération des reliefs des repas précédents) conjuguée à celle des besoins spécifiques aux randonneurs : beaucoup de sucres lents en particulier. La découverte d’une région passe aussi par celle de la cuisine casera du coin, voire par le repas rustique du berger ! Soupe de courgettes, migas aux légumes ou agrémentées d’un petit peu de viande, pain, tortillas, tomates… sont les témoins culinaires d’une économie circulaire, de saison et en circuit ultra-court.
Un tout grand merci à nos souriantes et super-efficaces hôtesses : Sonia, Vitoria, Veneta.

La pluie contrarie notre premier jour bardenero, et c’est grâce à l’aide attentionnée de Jose Maria Samanes que nous ferons une très belle rando dans la seule zone restée au sec : Vedado de Eguaras. A partir de la cabaña de Juan Manuel, nous nous rendons au pied du Castillo de Peñaflor. Repas à la Casa del Guarda, et montée sur la mesa de la Estroza par le Paso del Ciervo. Et là, c’est la surprise de trouver toute l’étendue plane de la mesa vouée à la culture de céréales. Nous aurons chaque jour l’occasion d’admirer à quel point la moindre parcelle utilisable est mise en valeur et cultivée et d’imaginer le labeur acharné de plusieurs générations de bardeneros pour patiemment enlever les plus grosses pierres de leur lopin. Près de la pointe de la mesa, nous trouverons un petit passage accidenté, qui permettra de dévaler la barre rocheuse et de retrouver le niveau inférieur. Nous aurons déjà admiré les magnifiques jeux de couleurs au flanc des falaises, et ce n’est qu’un début.

Deuxième rando, à partir des cabañas del Cubilar vers la Gorra et la Ralla. On y voit les habituels et superbes vautours fauves, mais aussi un aigle royal et même un Percnoptère. Et bien sûr, toujours l’enchantement des couleurs fabuleuses du paysage.
Nous dormirons aux cabanes de Cubilar (nuit magique à la belle étoile pour 3 d’entre nous, avec une Voie Lactée fabuleuse, et la lune rouge qui disparaît derrière l’horizon…!). Pour le dîner, un berger local nous y aura préparé des migas, un délice de simplicité.

Les jeunes Percnoptères étant encore au nid, nous devrons postposer la rando prévue vers El Rallón et Piskerra, ce qui nous permettra de visiter la belle cité d’Olite, résidence royale dont le mûrier multiséculaire est repris sur les armoiries de la ville. C’est un des jours de fête de la Santa Cruz : ambiance et musique au programme !
Au retour, halte à Arguedas pour visiter les maisons troglodytes (las Cuevas), en cours de réhabilitation par la commune, et qui ont permis à de nombreuses familles pauvres
-jusque dans les années 1960- d’avoir un abri décent. Un devoir de mémoire et de respect que nous apprécions beaucoup. Au retour à la Alberca, visite de l’étonnante galerie à ciel ouvert et en remaniement perpétuel de la Pinturitas.

Quelques changements pour la rando suivante : on quitte (un peu) la Navarre pour quelques kilomètres d’escapade en Aragon ; on quitte la steppe pour un massif forestier ; on quitte le rouge, le jaune et l’ocre pour le vert tendre des jeunes aiguilles de pins d’Alep, et plus soutenu des chênes kermès. Journée entomologique : d’abord en étant la cible de milliers de moustiques affamés, ensuite car Jean-Louis nous fera découvrir un rucher abandonné à flanc de falaise (signalé par Frédéric), enfin par l’observation de deux insectes superbes : une mante religieuse femelle d’un vert éclatant, et un insecte brunâtre lui ressemblant, une autre Mantodea, l’Empusa pennata (dite « diablotin »).

Le lendemain, journée mémorielle : on démarre tôt pour être à 7h15 à El Paso pour la Sanmiguelada : en ce jour, on commémore les transhumances qui faisaient descendre des centaines de milliers de brebis depuis les herbages d’altitude pyrénéens des vallées de Roncal et Salazar vers l’environnement hivernal moins rude des Bardenas. Trois troupeaux se prêteront à la démonstration. Pour suivre : migas et verre de vin, chaleureusement offerts par les organisateurs de l’événement.
De El Paso, nous nous rendons ensuite au monastère de la Oliva, un des premiers monastères cisterciens d’Espagne. A la fin d’un office chanté, nous bénéficierons des commentaires truculents d’un moine-guide particulièrement jovial. A la tienda du monastère, on se fournit en vin de qualité et en huile d’olives délicieuse (variété arbequina).
Pour l’après-midi, randonnée le long du petit Barranco de la Estroza, qui en moins d’un an a nettement changé : plusieurs parties saillantes se sont effondrées et la caverne discrète du grand-duc qu’avait rencontré Jean-Louis est totalement détruite. Puis c’est l’arrivée dans le Barranco Grande et le retour aux véhicules en suivant la ligne de crête de formations érosives particulières : les badlands (malas tierras). Très belle rando, mais il faisait sacrément chaud !

Déjà la dernière rando dans les Bardenas : avec un des guides de José Maria (César), nous aborderons Piskerra. En cours de route, petite étude de la flore : nous avions déjà goûté aux salicornes des Barrancos (souvenirs vivants du grand lac salé disparu), nous faisons de même avec la sosa (sans doute le Chenopodium Maritimum). Egalement, bien sûr, thym (tomillo) et romarin (romero). Mais aussi, le sparte (sparto) dont les tiges se tressent, et les virevoltants (Salsola Tragus), dont le mode de propagation est particulier : quand les graines sont mûres, la sphère végétale se sépare des racines et se laisse rouler au gré du vent. Plante typique des westerns, elle traverse l’écran juste avant le duel final entre le bon et le méchant ! Nous déambulerons dans un barranco à l’issue assez incertaine, et marcherons longuement sur les badlands, dont la surface grumeleuse les a fait très justement surnommer piel de elefante.
Et voilà, c’est déjà notre dernier soir dans les Bardenas, lieu magique qui ne se dévoile que dans la patience : en arpentant longuement barrancos, planas, falaises et badlands, en partageant avec les Bardeneros amoureux de leur terroir, en goûtant aux migas du berger, en ressentant l’émotion permanente suscitée par ce lieu hors de notre espace, hors de notre temps.

« Paciencia, paciencia, volveremos ! » *

Merci, Frédéric, pour ton apport inestimable à la connaissance des Bardenas Reales !


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… et nous revenons déjà, fin septembre et début octobre 2019 !

 

Paysage bardenero.
 

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Les Bardenas.
Randonnée au Rallon.

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Le Rallon.
Au fond d'un barranco.

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Berger et son bétail.
La Gora.

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La Bardena de Aragon.
Bardena verte.

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Dans un ravin.
Logo Randocool.

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Vedado de Eguaras.

 

 

 

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