Mapa BR
 

Mystères, curiosités et lieux secrets.

Des blocs rocheux
énigmatiques.

 

 

Il y a des lieux oubliés des Bardenas qui, lorsqu’on les redécouvre, surprennent autant qu’ils suscitent des interrogations.

En ce beau mois de janvier je circule en 4x4 sur la piste du polygone de tir avec José Maria, comme bien souvent. En passant à proximité du secteur de Cuesta Canto José Maria me propose d’y faire une petite marche afin de me montrer une curiosité locale dont je connaissais l’existence mais que je n’avais jamais réussi à trouver.

Cuesta Canto se trouve à la limite de la Blanca Baja et de la Blanca Alta, il s’agit d’un espace sauvage constitué d’une multitude de petits vallons aux versants érodés et parsemés d’innombrables blocs de pierres de toutes tailles.
Je me rends assez rarement en ce lieux qui est d’ailleurs délaissé de tous, tant des autochtones que des touristes. José Maria semble bien connaitre les lieux, sa marche est rapide et précise, il sait clairement où il va.

Une vingtaine de minutes plus tard nous arrivons sur un large plateau calcaire qui ferme l’amont d’un étroit vallon, et en observant le sol je constate que nous sommes bien arrivé à destination.

Le petit vallon.
Le petit vallon, vu depuis le plateau rocheux.

A mes pieds, sur ce plateau rocheux, se trouve plusieurs centaines de petits trous espacés de manières très régulières et dont le tracé est parfaitement rectiligne. En observant d’en haut cet alignement de trous dessine un quadrillage parfait par lequel apparait de grandes formes rectangulaires.
Face à moi, en bordure du plateau, je constate que d’imposants blocs rocheux eux aussi rectangulaires se sont détachés pour tomber en contrebas.
C’est clair, nous sommes en présence d’une carrière.

Frédéric Moncoqut
Fred découvre le plateau.
Quadrillage au sol.
Ce plateau est percé d'innombrables trous formant un curieux quadrillage.
Blocs rocheux.
Certains blocs se sont effondrés.
Jose Mari.
José Maria les observe attentivement.

Les innombrables trous mentionnés plus haut ont été créés à l’aide de foreuses rotatives, ils portent le nom de « trous de mine » et sont destinés à accueillir des explosifs industriels dont la mise à feu permet de fragmenter la roche en larges blocs.

Les maitres d’œuvre de cette carrière sont les militaires américains, créateurs et utilisateurs du tout proche polygone de tir de 1951 à 1992.
Quel pouvait bien être l’utilité de ces gros blocs calcaires ?
Cibles pour les tirs et bombardements ? Dallages pour la caserne de los Tres Hermanos ?
Nul ne le sait aujourd’hui.

Le transport de ces roches lourdes de plusieurs tonnes devait assurément être une difficulté majeure. Il n'existe en ce lieu aucune route et s'il y avait eu une piste il n'en reste aujourd'hui plus aucune trace. Nous pouvons aussi imaginer que le transport des pierres ait été fait par la voie des airs, par hélicoptère, ceux dont l'armée américaine dispose sont suffisamment puissant pour soulever de telles charges.
Tant d’efforts alors qu’il est si simple de créer des blocs de même dimension en béton armé, le caractère naturel et calcaire de ces roches devait être une caractéristique primordiale.

Exploration.
Vu sur la tranche les trous de mine sont parfaitement visibles.
Trous de mine.
Autre vue des trous de mine, chacun d'entre eux a une profondeur d'environ un mètre.

Cette carrière est tombée dans l’oubli depuis bien longtemps.
D’après ce que nous pouvons observer sur le terrain il semblerait qu’elle ait été abandonnée subitement, possiblement durant l’année du départ des militaires en 1992. Ce qui nous permet de penser cela c’est que de plusieurs blocs attendaient d’être détachés du plateau et d’être transportés vers leur mystérieuse destination. Les très nombreux « trous de mine » encore visibles sur le plateau témoignent de l’arrêt imprévu et précipité de l’activité de cette carrière.

Trous de mine en tranche.
Détail.
Ces trous semblent avoir été faits hier, ils datent pourtant de plusieurs décennies et resteront
ainsi durant des millénaires !
José Mari et Fred, dans les Bardenas.
Petit selfie de José Maria et de Fred.

 

Photographies : José Maria Samanes et Frédéric Moncoqut.
Texte : Frédéric Moncoqut.

 

 

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