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..............Année 2006

Les événements, faits divers et reportages qui ont fait 2006 :

Bizarrement méconnu du tourisme, le désert des Bardenas est pourtant doté d’une belle petite notoriété dans le monde du cinéma et auprès des réalisateurs de clips TV.
Ces spectaculaires paysages désertiques ont un atout de taille, ils se situent en Europe (inutile de s'envoler pour l'Afrique ou les USA), et qui plus est tout près de trois grandes cités que sont Pampelune, Tudela et Saragosse. L’organisation générale en est grandement facilité, principalement en ce qui concerne l’accessibilité aux matériels de logistique et aux différents services comme l’hébergement et la restauration.
Il est ainsi assez fréquent de voir dans les Bardenas le tournage de clips musicaux, de clips publicitaires et de séquences de films de cinéma.

Trois grandes stars françaises et une internationale ont été vues dans notre désert durant cette année, et pas des moindres : Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Jean Rochefort et Johnny Depp.

Dans cette page web vous découvrirez aussi deux événements majeurs que vous serez amenés à revoir chaque année, la course VTT Extreme Bardenas (une course qui porte bien son nom, extrême), et une manifestation anti-polygone de tir durant laquelle est exigé le départ des militaires de la région.

Et les militaires justement, ils font encore parler d’eux de manière assez négative.

Autant de faits divers, d’infos majeures et d’actualités retentissantes parmi tant d’autres et qui ont fait l’année 2006.

Bonne lecture à vous.

 

Johnny Hallyday et Eddy Mitchell dans les Bardenas !

La pochette du CD.

Johnny et Eddy se sont donné rendez-vous dans les Bardenas pour le tournage d’un clip musical intitulé « On veut des légendes ». Ambiance western de rigueur, saloon pouilleux, décors désertiques, et cowboys poussiéreux.

L’équipe compte une bonne cinquantaine de personnes, il n’en faut pas moins pour encadrer nos deux stars françaises, et les moyens techniques sont dignes de ceux utilisés pour la réalisation d’un véritable western !

Le site choisi est celui des Las Cortinas, dans la Blanca Baja. Le saloon n’est autre que la célèbre Cabaña de Pancho, habilement maquillée pour qu’elle puisse faire illusion. Derrière, à 900 mètres, se trouve le Castildetierra.

Les protagonistes ? Deux gentils, un méchant, un jeune garçon, et une charmante demoiselle. Le décor est planté, les acteurs sont là, le tournage peut commencer.

La présence de Johnny et d’Eddy dans les Bardenas fut très brève, la réalisation d’un clip ne nécessitant pas plus d’une journée ou deux.

Ce clip musical est par moment un peu fantaisiste (lorsqu’Eddy et Johnny gravissent le Castildetierra à cheval) mais reste dans l’ensemble très plaisant à regarder. Pour ce qui est de la musique, c’est une réussite totale.

Ci-dessus et à gauche : Articles de presse datant d'octobre 2006.
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La Cabaña de Pancho, habilement maquillée en Saloon américain.

Johnny, au premier plan.
Eddy et Johnny.
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Eddy, en chemise rouge.

 

 

Don Quichotte et James Bond en vadrouille dans les Bardenas.

Le film de Terry Gilliam, Lost in la Mancha, (en réalité le Making-Of de l’échec d’un tournage) a été partiellement tourné dans les Bardenas Reales (de la 43' minute à la 63' minute) avec des acteurs de renom : Johnny Depp et Jean Rochefort. Vous découvrirez les pires cauchemars qu’un réalisateur puisse vivre : les rugissements des avions militaires suivis des explosions assourdissantes des bombes, un spectaculaire déluge dans le secteur de La Pisquerra, le vent, le manque de lumière, l’acteur principal (Jean Rochefort) incapable de monter ou de descendre de cheval, etc.

La bande annonce de Lost in la Mancha.

Jean Rochefort, dans le rôle de Don Quichotte.

Un autre Making-Of peut être visionné, il s’agit de celui d’un James Bond intitulé Le monde ne suffit pas. On y voit Pierce Brosnan et la belle Denise Richards lors du tournage d’une séquence se déroulant dans la zone de las Cortinas.

La " James Bond Girl " Denise Richards.

 

 

L’armée espagnole veut redorer son blason.

Le Ministère de la Défense Espagnol a édité deux livres ayant pour thème la richesse des espaces naturels utilisés par l’armée.

Le premier, intitulé « Las Bardenas Reales de Navarra », est entièrement consacré à notre petit désert de Navarre. Il s’agit d’un ouvrage très complet de 176 pages et comprenant de nombreuses photographies (il ne s’agit pas d’un livre de tourisme).

Le second ouvrage est intitulé «  Espacios naturales del Ministerio de Defensa » (219 pages). Très intéressant, ce livre décrit les 33 espaces naturels de grande valeur écologique qu’occupe la Défense Espagnole. Parmi ces espaces naturels figure bien entendu le polygone de tir des Bardenas Reales. Cet ouvrage a été écrit par de nombreux scientifiques ainsi que par des journalistes espagnols de renom.

Le Ministère de la Défense Espagnol a profité de la sortie de ces livres pour rappeler que sur les 2.200 hectares du polygone de tir et de bombardement les militaires ne centrent leurs activités que sur 200 hectares, les 2.000 hectares restants constitueraient donc un espace préservé et vierge de toute activité humaine.

Les écologistes, pas dupes, rappellent à leur tour que rien n’est plus polluant que des explosifs et que depuis 1951 ce sont des milliers de bombes qui ont explosé dans l’enceinte du polygone.

L’armée veut faire preuve de bonne volonté, mais cela ne suffit pas à endormir les écolos.

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Carte des Bardenas.

Il est dorénavant possible de consulter -ici- une carte des Bardenas réalisée à l’échelle 1/50 000.

Il ne s’agit pas de la dernière édition (elle date de 1990) mais elle reste néanmoins tout à fait d’actualité, à quelques détails prés.

Cependant, il ne faut pas oublier que les pistes sont extrêmement règlementées et cette carte ne mentionne pas celles qui sont interdites d’accès aux vététistes et aux automobilistes, il est donc fortement recommandé de se procurer un bon guide avant de se rendre dans la région.

Les gardes du Parc Naturel veillent activement à ce que la réglementation en vigueur dans les Bardenas Reales soit respectée, surtout en saison estivale. Ils observent discrètement aux jumelles les comportements des véhicules qui circulent ici et là, et peuvent intervenir très rapidement avec à la clef une amende assez salée.

Moralité, soyez respectueux des règles qui régissent le Parc Naturel des Bardenas Reales.

 

 

Canicule.

L’été 2006 s’annonce clairement caniculaire pour toute l’Europe et les Bardenas Reales ne sont pas épargnées, bien au contraire. Depuis le début du mois de juillet le thermomètre flirte fréquemment avec les 40° à l’ombre, soit plus de 45 ° en plein soleil !!!

Alors soyez prudent, pensez à vous protéger du soleil (chapeau, lunettes, etc) et de la chaleur (de l’eau, beaucoup d’eau, et n’hésitez pas à acheter quelques très rafraîchissantes bombes aérosols d'eau).

Si les prévisions annoncent des températures à l'ombre supérieures à 35°, évitez de vous aventurer dans les Bardenas, surtout durant les heures les plus chaudes de la journée (de 10h00 à 19h00).

N’oubliez pas que l’ombre est un luxe extrêmement rare dans les Bardenas. En cas de problème, sachez que c'est au fond des barrancos (ravins) que vous aurez le plus de chance de trouver un peu d’ombre, mais ne comptez pas y trouver de la fraîcheur. En été, où que l'on se trouve, Bardenas = chaleur.

 

 

Extreme Bardenas.

Le dimanche 02 juillet 2006 a eu lieu la très réputée course de vététistes nommée "Extreme Bardenas". www.extremebardenas.com

Cette course se déroule chaque année vers la fin juin / début juillet. Au départ d'Arguedas, l'itinéraire emprunte une grande partie les pistes poussiéreuses de la Blanca et d'el Plano et pas moins de 1500 vététistes participent à cette course sous une chaleur caniculaire. Le circuit complet avoisine les 100 km et nécessite six heures d'efforts pour les meilleurs, neuf heures pour les derniers. Les abandons sont assez nombreux.

 

Révélations concernant des pratiques militaires jugées à Haut Risque.

Décidemment, dans cette région calme et tranquille qu’est celle des Bardenas Reales, les militaires passent à juste titre pour des fauteurs de troubles. Et pour cause, les révélations concernant leurs pratiques d’entraînement aérien ne cessent de faire couler de l’encre, beaucoup d’encre.

Aux nombreuses infos dévoilées dans la page "Flash infos 2004", il convient d’ajouter les suivantes :

- Chaque année, ce sont prés de 2.000 survols d'avions militaires qui sont réalisés au-dessus des Bardenas.

- Entre 1970 et 1980, y ont été réalisés 238.640 exercices de tirs et de bombardements.

- 70% des activités américaines en Europe (tirs et bombardements) ont été effectuées dans les Bardenas entre 1957 et 1992. Même après leur départ du champ de tir des Bardenas et de la base aérienne de Saragosse, les américains poursuivent de temps en temps leurs entrainements dans la zone à partir de base situées en Angletterre ou en Italie.

- De ces activités, une partie non négligeable concerne les bombardements nucléaires (sans charge). Pour citer un exemple concret : le 20/10/1998, sont arrivés à la Base Aérienne de Saragosse 6 avions F-111 provenant d’Angleterre et 24 avions F-16 provenant d’Allemagne. Ces deux unités de l’US Air Force basées en Europe sont venues en Espagne afin d’effectuer des exercices de tir et de bombardement nucléaire (sans charge) dans les Bardenas.

- A chaque fois qu’un conflit se profil quelque part dans le monde (Iraq, Afghanistan, Yougoslavie, etc), les exercices aériens s’intensifient considérablement dans les Bardenas.

- Malgré un démenti formel, il semblerait que certaines bombes utilisées dans les Bardenas contiennent de l’uranium appauvri.

- Les normes de sécurité sont régulièrement transgressées (principalement par les pilotes US) comme l’interdiction de survol des noyaux habités et l’interdiction de vols et d’exercices nocturnes.

- Des exercices d’entraînement au combat air-air entre avions sont parfois pratiqués au-dessus des Bardenas et des zones périphériques. Il s’agit là d’une activité à très haut risque, la plus dangereuse de toutes. Exemple : le 17/12/1992, espagnols et américains effectuent un exercice de combat air-air durant lequel furent utilisés 8 bombardiers F-18 « Hornet », 4 Mirage F-1, 2 F-18 (pour les espagnols) et un nombre indéterminé de F- 18, A-6 « Intruder », F-14 « Tomcat » (pour les USA).

- Les exercices aériens à FEU REEL rassemblant quantité d’appareils ne sont pas rares. En juin 1994, durant trois jours 43 avions évoluent dans le ciel des Bardenas et réalisent de nombreux tirs et bombardements en utilisant divers types d’armes (missiles air-sol, bombes à chute libre, ralentie ou en grappe, guidage par laser ou par infrarouge, canon de calibre 20 et 30 mm, etc). Il en est de même en avril 1995 où durant cinq jours 30 avions totalisent pas moins de 265 sorties. En octobre 1996, ce sont 20 avions F-1, F-18 et F-5 qui effectuent des exercices identiques.

 

Photo d’un F-111F sur fond de Rallon.

 

 

19° marche anti-polygone de tir.

La 19° marche anti-polygone de tir (04 juin 2006) a mobilisé plusieurs centaines de personnes qui, parties à pied du lieu-dit Los Aguilares, se sont réunies devant l'entrée de la base militaire sous la surveillance d'une cinquantaine de Gardes Civils.

On se souvient qu'au grand damne des bardeneros et des écologistes, les militaires n'avaient pas quitté la région en juin 2001 comme le prévoyait leur contrat.
Le président de l'assemblée générale des Bardenas Reales avait annoncé que le champ de tir de la Blanca Baja resterait actif jusqu'en l'an 2008, date à laquelle il pourrait être remplacé par un nouveau champ de tir situé au sud du Portugal. Depuis juin 2001, le ministère de la défense paye 600 millions de Pesetas (3.606.072 Euros / 23.654.285 Francs) à la Comunidad des Bardenas Reales pour chaque année de prolongation.

Manifestation anti-polygone de tir dans la Bardena Blanca.

 

 

Une autoroute dans les Bardenas ?

Début 2006, profitant de l'élan économique que veulent donner à la vallée de l'Ebre les gouvernements de la Navarre, de l'Aragon et de la Rioja, les institutions de la contrée des Cinco Villas (Aragon) ainsi que de nombreux chefs d'entreprises demandent la transformation de l'actuelle route NA125-A125 en autoroute.

Le président de l'Association Patronale des Cinco Villas et le maire d'Ejea (les plus ardents défenseurs du projet) soulignent que la contrée Aragonaise souffre d'une absence totale d'autoroutes, de routes nationales et de voies ferrées, et que cette carence en infrastructures freine le développement économique du secteur vers la Navarre, la Rioja et la France (le projet propose également une extension de cette autoroute jusqu'à celle qui relie Zaragosse à Huesca en passant au nord des Monts Castejon).

La route NA125-A125 relie la ville de Tudela (Navarre) à celle d'Ejea (Aragon) ; elle traverse la partie nord de la Bardena Negra sur toute sa largeur en suivant le cours du barranco de Tudela. Il y circule quotidiennement quelques 1018 véhicules dont 160 sont des camions.

Ces chiffres deviendraient considérablement plus importants si le projet d'autoroute venait à se concrétiser, on peut alors imaginer sans peine les nuisances catastrophiques que cela provoquerait sur l'écosystème des Bardenas Reales.

Rappelons-le, les Bardenas Reales bénéficient du statut de Parc Naturel, de Réserve de Biosphère auprés de l'UNESCO et de ZEPA (zone spéciale de protection des rapaces et des oiseaux des steppes).

Une autoroute qui traverse un territoire jouissant de telles mesures de protections est une véritable aberration, on peut espérer que la Navarre s'opposera à ce projet scandaleux.

( Suggestion du Frédéric Moncoqut : La route A127 (Ejea-Gallur) ne serait-elle pas une sage alternative à la NA125-A125 ? )

La route Tudela-Ejea ... ... bientôt une autoroute ?

 

 

Un avion militaire perd son chargement.

Dans la nuit du mardi 04 avril, vers 21h40, un avion de transport de l’armée de l’air espagnole a perdu en vol une caisse de type « caisse d’aide humanitaire » pesant pas moins de 1 900 kg !

Cet avion effectuait des exercices nocturnes de transport humanitaire. En survolant la ville de Tudela (sud des Bardenas) une partie de sa charge utile se détacha, obligeant le pilote à virer en urgence vers une zone non éclairée, donc supposée non habitée.

La lourde caisse s’est écrasée dans un vignoble à 300 mètres de l’hôpital de Tudela. Dans sa chute, la caisse a également heurté et détruit des installations électriques, provoquant ainsi une panne d’électricité affectant pas moins de 4 400 personnes durant plusieurs heures.

Au sud des Bardenas, les habitants ont d’abord pensé que cette panne était due à la foudre ; en effet, un violent orage sévissait dans la zone au moment où s’est produit l’incident.